Le compte de l’agriculture depuis 1980 : recul de l’élevage, recours accru au capital et aux services agricoles
Depuis 1980, la production agricole a été tirée par les productions végétales et les services agricoles, bien plus que par les productions animales. Entre les années 1980-1984 et 2020-2024, la production végétale s’est accrue en volume de 36,0 %, celle des services agricoles, faible au départ, a bondi de 92,7 %. En revanche, les produits animaux ont reculé en volume de 2,8 %, la baisse de l’élevage bovin l’emportant sur l’augmentation des produits avicoles et porcins.Le modèle productif s’est transformé par un recours accru au capital. Le taux d’investissement, de 21,6 % en 1980-1984, atteint 30,4 % en 2020-2024. Dans le même temps, l’emploi agricole a chuté de 63,8 %. L’évolution des productions et le recours au capital affectent la structure des consommations intermédiaires. Conséquence de la baisse du cheptel, la part des aliments pour animaux diminue. Comme les achats de services agricoles, les dépenses pour l’entretien du matériel s’alourdissent.Les indicateurs de productivité par actif ont nettement augmenté. Toutefois, en dépit de la chute de l’emploi, la valeur ajoutée brute par actif en terme réel a connu des périodes de stabilité, du fait d’une hausse des prix agricoles plus faible que celle de l’ensemble des biens et services produits en France. Après 2010, le rattrapage des prix agricoles a permis une hausse prononcée de cet indicateur, que la volatilité des prix de 2020 à 2024 a brutalement affecté.
