Quelles règles d’indexation des retraites pour diminuer la sensibilité du système à la croissance ?
Par défaut, les retraites de base sont revalorisées selon l’évolution des prix plutôt que des salaires. Le retour de l’inflation a ainsi ouvert un débat sur les règles d’indexation des pensions.Cette règle favorise les retraités lorsqu’un choc inflationniste, notamment d’inflation importée, dégrade le salaire réel. Mais, dans les dernières décennies, elle a plutôt conduit à limiter la hausse du niveau relatif des pensions et a fortement contribué à équilibrer le système. L’ampleur de cette contribution est néanmoins très dépendante du rythme de la croissance de la productivité, ce qui génère un aléa sur la part des dépenses de retraite dans le PIB et sur le niveau de vie relatif futur des retraités. Cette sensibilité à la croissance fragilise donc le diagnostic sur les perspectives financières du système. Le modèle de microsimulation Destinie permet d’envisager d’autres variantes d’indexation évitant cette sensibilité.L’indexation pleine sur les salaires ferait disparaître cette dépendance mais augmenterait très fortement la part des dépenses de retraite dans le PIB.Si on souhaite l’éviter, il faut que la référence aux salaires soit contrebalancée par des prises en compte directes, via des coefficients correcteurs, de l’évolution démographique ou de la cible de dépenses que l’on souhaite respecter. De telles règles d’indexation réduiraient également la sensibilité à la croissance de la part de retraités à bas niveau de vie, laquelle augmenterait néanmoins à horizon 2070 quel que soit le mode d’indexation considéré.
